
Des inscriptions nommées Désir!
N’oublions pas les 1.005 enfants toujours en liste d’attente,pour qui le confinement se poursuit avec des vacances gâchées par un avenir scolaire incertain et contrarié!
La scène se répète inlassablement.Mais elle est plus violente encore cette année,après la période de confinement qui ajoute du drame au drame. Au-delà de la violence institutionnelle qui pèse sur nos 1.005jeunes concitoyens«sans école», que disent les chiffes? À chaque début de grandes vacances, le nombre d’enfants sans école est inacceptable.Après le confinement, 1.005enfants1viventune autre angoisse:celle de devoir intégrer un établissement secondaire dont ils ne veulent pas. Ils sont: En Région de Bruxelles-Capitale: 706(668 en 2019) En Brabant Wallon:53(101 en 2019) En Wallonie, hors Brabant Wallon:246(258 en 2019)

Même si aux yeux de la Commission Inter-Réseaux des Inscriptions (CIRI) la situation est globalement identique à celle de l’année passée avec un nombre d’enfants en liste d’attente relativement similaire (de 1.022 enfants en liste d’attente en 2019 à 1.005 en 2020), la CIRI omet de préciser que la situation reste extrêmement violente et difficile à vivre pour l’ensemble des enfants et parents concernés par une position en liste d’attente en ce début des vacances d’été. Elle fait aussi abstraction d’une situation qui malheureusement et comme de coutume est chaque année de plus en plus difficile et tendue à Bruxelles.
Enfin, ces chiffres doivent être analysés en tenant compte de 2 éléments importants :
–
152 élèves ont fait l’objet d’une injonction individuelle de classement en ordre utile dans l’école de leur choix ou de reclassement en liste d’attente en meilleure position, sur un total de 524 familles avaient introduit une requête,
–
1 001 places supplémentaires (479 à Bruxelles et 522 en Wallonie) ont été créées en date du 28 juin suite à une injonction de la CIRI.
Pour l’asbl ELEVeS, le constat est sombre !
–
L’augmentation du nombre d’enfants sans école est, en réalité, spectaculaire : à la même période en 2016, « seuls » 515 enfants étaient toujours en liste d’attente. Aujourd’hui, ils sont plus de 1.000… soit une augmentation de 50 % !
–
Sans surprise, les enfants bruxellois sont les plus nombreux à souffrir. À deux mois de la rentrée, 706 jeunes bruxellois sont sans école (soit presque 6 %, ou encore un élève par classe). Les critères géographiques sont particulièrement violents et inégaux en Région bruxelloise, où 50 % des établissements scolaires sont concentrés sur un espace représentant 15 % du territoire. Par ailleurs, plus de 17 % des élèves scolarisés en Région bruxelloise sont domiciliés en Brabant flamand, deux éléments qui, conjugués, accroissent la pression sur les places disponibles dans le Nord de Bruxelles.
–
Même si la situation en 2020 montre une tendance plus positive dans les autres régions de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le nombre d’enfants « sans école » reste une réalité d’année en année difficile à vivre pour les enfants et les familles concernées.
L’asbl ELEVeS répète depuis plus d’une décennie, et ne cessera jamais de répéter, que le décret Inscriptions ne permet pas de refonder un pacte avec les parents. Il engendre, au contraire, pour eux, leurs enfants et les écoles, une perte de confiance, du stress, de l’angoisse et alimente les réactions de colère vis-à-vis des représentants politiques.
L’égalité des chances, ce n’est pas l’obligation de s’asseoir dans une école obtenue par stratégie ou par hasard : l’égalité des chances existe lorsque l’établissement a pu être choisi pour son projet et qu’il œuvre, au quotidien et dans toutes les classes, à la réussite de chaque élève, avec l’indispensable collaboration des parents.
L’asbl ELEVeS lance un appel et invite les élus de la Fédération Wallonie-Bruxelles à faire preuve d’humanisme et de réelle démocratie. Il est plus que temps que l’ensemble des élus des différents partis retombent les pieds sur terre et fassent preuve de courage politique en prenant des mesures urgentes pour, enfin, mettre un terme définitif à cette saga. L’asbl ELEVeS encourage le ministre de l’Enseignement et tous les partenaires du futur gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à permettre à chaque enfant de débuter ses études secondaires sereinement. Elle réclame à cette fin la mise en place d’un système d’inscriptions juste et équitable.
13 juillet 2020