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« Décret Inscription : 12 ans après… Non, non, rien n’a changé ! »

Communiqué de presse du 19 avril 2019 de l’asbl ELEVeS

Technocratie & Idéologie ne sont pas Humanistes

L’injonction « Circulez, il n’y a rien à voir » pourrait être de mise lorsque l’on parle de l’attractivité des écoles organisées ou subventionnées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce constat mérite néanmoins d’être quelque peu nuancé. Retour en novembre 2007. Nombreux sont les parents à camper devant une école pour y inscrire leur enfant. C’est devant Decroly, à Bruxelles, que s’est créée la première file, plus de 48 heures avant l’ouverture des inscriptions fixée par le gouvernement Arena. À Bruxelles, des files de deux nuits ou de quelques heures s’étirent devant 36 écoles : 24 de l’enseignement libre, sept de l’enseignement officiel subventionné, quatre du réseau de la Communauté française et celle devant Decroly, qui relève du libre non confessionnel. Le Brabant, lui, totalise 16 files, réparties de la manière suivante : 12 pour l’enseignement libre, trois pour la Communauté française et une pour l’enseignement libre non confessionnel. Les trois files recensées en Hainaut et les cinq à Namur s’étirent toutes devant des établissements de l’enseignement libre catholique. L’on dénombre en Province de Liège 18 files, dont deux devant des athénées royaux de la Fédération Wallonie Bruxelles et 16, devant des collèges ou instituts catholiques.

Penchons-nous à présent sur les files virtuelles de 2019, nettement moins conviviales que celles de 2007 (source: www.inscription.cfwb.be). Voir le résumé des chiffres par provinces dans notre communiqué complet

Au-delà des chiffres, ce qui frappe, ce sont les constantes que permet de dégager l’analyse :

  • Les écoles prisées sont les mêmes, année après année, dans tous les réseaux. Les écoles qui, en 2007, ont vu des parents camper plusieurs jours devant leurs portes, sont encore celles qui appellent les plus longues files – et les plus longues listes d’attente, composées, pour certaines, de plus d’une centaine d’enfants – virtuelles.
  • Les écoles nouvellement créées sont incomplètes l’année de leur ouverture ; l’année suivante, la plupart saturent, quel que soit le réseau auquel elles sont rattachées.
  • Les écoles délaissées en 2007 le restent, pour la plupart, aujourd’hui.
  • Le classement inter-réseaux n’a pas changé depuis 2007 : les taux de saturation varient donc peu.
  • Les réseaux libres restent les plus prisés par les familles. C’est particulièrement vrai pour le libre non confessionnel qui, bien qu’ayant quintuplé son offre à Bruxelles (cinq écoles désormais), affiche toujours complet. En Brabant wallon, seule la future école de Villers-la-Ville offre encore des places, malgré l’existence de trois établissements en 2019 contre un seulement en 2007. À Charleroi, deux écoles libre non confessionnelles peuvent encore accepter des inscriptions.
  • Le libre confessionnel (toutes confessions confondues) sature dans 154 cas sur 283.
  • Les athénées organisés par la Communauté française attirent moins : aujourd’hui, 28 écoles sur les 139 existantes sont complètes, dont cinq à Bruxelles (sur un total de 24).

Ces constats posés, l’asbl ELEVeS reformule une demande, elle aussi constante. Il faut absolument que le pouvoir subventionnant :

  • Garantisse, comme le veut son mandat, la qualité de chacune des écoles subventionnées par la FWB ;
  • Offre un nombre suffisant de places dans un souci de qualité, de quantité et de diversité des projets pédagogiques, pour permettre à tous les élèves d’accéder à un enseignement reconnu et financé par la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
  • Restitue aux familles, en supprimant ou en refondant totalement le décret Inscription, leur responsabilité de choisir une école dont le projet pédagogique est adapté aux besoins de leur enfant et l’accompagne durant toute sa scolarité ;
  • Permette aux pouvoirs organisateurs, aux directions d’établissement et aux équipes éducatives de mettre en œuvre leur projet pédagogique distinctif, au bénéfice de chacun des élèves qui sera, de la sorte, inscrit dans une école réellement choisie
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